Tamta Mélachvili
Traduit du géorgien par Alexander Bainbridge et Khatouna Kapanadzé
Le titre s’élève dans l’air ambiant, chant de mots dont l’allitération nous enchante. Pour autant, pas la moindre mièvrerie à l’horizon. Tamta Mélachvili a un étourdissant sens du rythme qui jamais ne faiblit ! Mené tambour battant, son récit de femme qui prend un virage à 180 degrés dans sa vie après avoir failli tomber dans le fleuve en cueillant des mûres, nous étourdit et nécessite, dès lors, de faire une pause, de prendre son temps, le sien, le nôtre, afin d’assimiler cette prose d’une force toute géorgienne. Sens dessus dessous, notre esprit, à moins que ce ne soit, précisément, nos sens emportés par ce tourbillon, ne sait plus où donner de la tête dans cette histoire d’émancipation, au fin fond de la Géorgie. Tant de détails du quotidien, d’observations, d’échanges verbaux, de sensations intimes ! De présence, dense. Féministe, l’auteure l’est assurément, son style puissant et son sujet en témoignent. Ils nous régénèrent. Aucun effet de séduction, aucun détour : il s’agit de tracer sa route d’amour, de peur, de mort. C’est direct, cru, passionnel, sans ambages. Un roman qui résonne et qui ne s’oublie pas.
Éditions Tropismes. 237 p. 22 €