Stéphanie Tresch-Medici
LANCEZ-VOUS EN MODE VEGGIE
L’ADN d’une saine gourmandise
Beaucoup d’entre vous aimeraient bien se lancer en mode veggie mais ne savent pas par où commencer. Forte de son expérience, Stéphanie Tresh-Médici vous invité, grâce à ses recettes qui tiennent lieu de repères gustatifs, à sauter le pas sereinement et à élaborer des menus aussi tentants que pacifiants. Une bonne fée, assurément.
Vous évoquez dans votre livre votre parcours personnel vers l’alimentation veggie, puis vegan. Vous nous racontez ce lancement ?
Le livre retrace en effet mon parcours jusqu’à devenir complètement végétalienne aujourd’hui. Je ne suis pas née végétalienne, bien au contraire, je le suis devenue sur plusieurs années, j’avoue de manière très naturelle et facile. Je suis devenue végétarienne par amour pour les animaux, pas du tout par goût. J’ai commencé à éliminer la viande, puis le poisson. Je n’ai pas vraiment le souvenir de ce que je mangeais, pas très bien j’imagine car je commençais la fac et la cuisine ne faisait pas vraiment partie de mes priorités. À l’époque, impossible de trouver des produits végétariens comme aujourd’hui, il n’y avait absolument rien. Ce serait bien plus simple aujourd’hui. C’est en m’installant en Italie que j’ai appris à aimer les produits de la terre et à cuisiner. Il n’y avait toujours pas d’alternatives dans les magasins, mais je préparais beaucoup de recettes italiennes issue de la « cucina povera » qui inclut céréales, légumes et légumineuses. J’ai doucement voulu élargir mon éventail de recettes, retrouver la saveur des plats que j’aimais enfant et c’est à ce moment que j’ai cherché des alternatives végétales pour remplacer viande et poisson. Devenir vegan était ensuite une suite logique. On commençait à parler des méfaits de l’industrie des produits laitiers et c’est comme ça que je les ai petit à petit éliminés de mon alimentation. Beurre et lait sont très faciles à remplacer, le fromage a été l’ingrédient que j’ai réservé pour la fin car le plus difficile à remplacer pour moi comme pour beaucoup. Idem pour les œufs que j’ai remplacés petit à petit, dans les gâteaux grâce à quelques ingrédients simples comme de la compote, de la banane ou un yaourt au soja, avant de m’aventurer dans les quiches et les omelettes vegan.
Ma motivation principale est un immense amour et respect pour les animaux. Petite j’avais des lapins, comment pouvais-je en manger ? Mangez-vous votre chien ? Pourquoi la vie d’un agneau vaudrait moins que celle d’un chat ? Les animaux sont des êtres sensibles qui ressentent la joie ou la douleur. Quand on a des animaux à la maison on ne peut que se rendre compte qu’ils sont si intelligents. C’est flagrant quand ils sont heureux ou quand ils ont peur, chacun a son caractère et sa personnalité, et je pense que tous les animaux quelles que soient les espèces le sont. Ma motivation n’a fait que croitre au fur et à mesure des années et m’a convaincue que j’avaisi vraiment fait le bon choix.
J’ai eu de la chance car ma famille m’a toujours soutenue et comprise. J’ai de temps en temps droit à quelques blagues de la part des amis, mais ce n’est jamais bien méchant. J’ai toujours un menu spécial durant les fêtes (merci , maman) ou chez nos amis et, quand on sort au restaurant, on en choisit toujours un dans lequel je pourrais trouver un vrai plat végétalien, dans un restaurant italien, mais aussi asiatique ou libanais par exemple.
Que faut-il savoir et prendre en compte avant de se lancer ?
Je dirais qu’avant de se lancer il faut savoir pourquoi et le faire pour les bonnes raisons. Même si devenir végétarien ou végétalien est bien plus facile aujourd’hui grâce aux offres toujours croissantes de produits végétariens ou vegan, il faut quand même pas mal changer ses habitudes et réapprendre à cuisiner avec de nouveaux produits. Parfois, la famille ne comprend pas, et cela peut provoquer des tensions à la maison, surtout au moment de la préparation des repas. Préparez-vous à devoir vous justifier et à avoir parfois un peu d’humour. Expliquez vos motivations à votre entourage, ils verront alors que ce n’est pas un « caprice » et respecteront vos choix.
Beaucoup ont peur que la cuisine végétale demande beaucoup de temps de préparation et d’ingrédients, mais ce n’est pas une cuisine compliquée, il y a énormément de recettes extrêmement faciles et rapides à réaliser au quotidien, il faut juste un peu de temps pour s’y habituer et prendre la main, un peu comme quand on change son vieux téléphone. Pour cela, je conseille souvent de ne pas tout chambouler du jour au lendemain. Informez-vous à travers blogs, livres, groupes et associations. Un bon départ est important car cela va vous permettre de continuer dans le temps. Mieux vaut y aller doucement et commencer sans stress ni pression.
Quelles ont été les meilleures surprises gustatives de votre lancement en végétarisme ?
Quand je dis à quelqu’un qui ne me connaît pas que je suis végétalienne, on me demande « mais alors qu’est-ce que tu manges ? » Je n’ai pourtant jamais mangé aussi bien, aussi varié et aussi équilibré que depuis que je suis vegan. On est beaucoup plus ouvert à la découverte et aux nouvelles saveurs et ingrédients. J’ai énormément appris et j’apprends encore. Je m’émerveille de nouveaux produits qui sortent chaque jour et je me réjouis de pouvoir trouver de plus en plus d’options végétales un peu partout, dans les supermarchés, restaurants ou fastfood. Si je dois me souvenir de ma plus belle surprise gustative, c’est peut-être quand j’ai découvert les fromages végétaux au Veggie World à Paris il y a quelques années… Il faut dire que je ne mangeais pas de fromage depuis un bon moment, donc j’étais vraiment ravie de manger quelque chose qui y ressemble vraiment.