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L'INTERVIEW
IG bas, 100% veggie
Valérie Cupillard
avec la collaboration de Hélène Lemaire, diététicienne pour les conseils nutrition
Photographies des recettes par Stéphanie Tresch – Medici
Quand Valérie Cupillard s’empare d’un sujet, elle a le don de nous interpeller sur-le-champ. On se sent concerné·e, on réfléchit à la mise en pratique, on évolue. En fait, Valérie nous rend meilleur·e·s. Une vertu d’autant plus importante quand il s’agit d’alimentation ! Ce nouveau livre donne un bon coup de balai sur les idées fausses et autres stéréotypes en vigueur au sujet de l’Index Glycémique. Avec sérieux, objectivité et prisme veggie bien documenté, son auteure éclaire d’un jour nouveau, oserons-nous dire intelligent, ce concept fourre-tout qui conditionne pourtant notre digestion et, ce faisant, notre vitalité. Quand elle considère que l’IG doit être calculé non pas en tant que tel, isolément, mais au cœur d’un menu dans sa totalité, on se dit « évidemment, comment en serait-il autrement ? ». On peut toujours se le dire, il était temps que les pendules soient remises à l’heure du repas. Avec l’appui de la diététicienne Hélène Lemaire, Valérie Cupillard compose sagement mais non sans plaisir, des recettes pour assiettes composées à Index Glycémique bas qui vont drôlement alléger à la fois notre vision du sujet et notre travail digestif. Notre vie, en fait !
Éditions La Plage. 176 pages. 25 €

Valérie Cupillard

​Index glycémique bas

L’ADN d’une saine gourmandise

Créatrice, consultante en cuisine BiO et huiles essentielles culinaires, Valérie Cupillard est une auteure généreuse. Loin des figures actuelles dont les performances sur les réseaux sociaux tiennent lieu d’expérience en matière de nutrition, elle transmet de livre en livre ses connaissances profondes, dispense ses conseils éclairés, occupe la place de choix qu’elle mérite en tant que cheffe de file d’une alimentation réfléchie, saine et joyeuse. Dans son nouveau livre, elle s’attaque à la question de l’index glycémique et fait le point sur les informations qui circulent. Les vraies, comme les fausses. Sa (ses) recette (s) pour s’y retrouver.
Un index glycémique bas est inférieur à 55 Un index glycémique est estimé moyen entre 56 et 69 Un index glycémique est jugé élevé lorsqu’il est supérieur à 70.
Comment en êtes-vous arrivée à vous intéresser à la question de l’Index Glycémique ?
J’ai toujours eu à cœur de développer des recettes qui vont dans le sens de la santé et je suis souvent  sollicitée par mes lecteurs qui se questionnent sur tel ou tel régime, un nouvel ingrédient ou une nouvelle information nutritionnelle !
Je n’avais encore jamais consacré un ouvrage à l’alimentation à IG bas car j’étais assez perplexe devant la circulation de différentes tables d’information sur l’IG des aliments, certaines prenant comme base de calcul le glucose (en France), d’autres le pain de mie blanc (aux États-Unis). Le référentiel n’est pas forcément le même d’un tableau à un autre, selon la qualité des aliments testés. Certains tableaux vont même à l’encontre des règles de base d’une alimentation saine. Que dire d’une pâte à tartiner industrielle qui se trouve classée dans la colonne à IG bas parce que le gras qu’elle contient diminue la vitesse d’absorption du sucre ou que certains fruits sont à bannir parce que classés dans la colonne à IG haut alors qu’ils ont une charge glycémique (CG) basse qui relativise le tout ?
Écrire sur la cuisine « sans gluten » m’avait déjà interpellée sur le sujet des glucides et des index glycémiques mais j’ai toujours cherché à conserver la naturalité compatible avec les principes que j’applique dans ma cuisine BiO plutôt que l’innovation industrielle. Car si les recettes à IG bas sont à la mode depuis quelques années dans les revues comme dans les livres de cuisine, il n’est pas rare que les solutions proposées consistent à utiliser des sucres transformés comme l’érythritol, simplement pour continuer à manger comme d’habitude ou à ingurgiter des pâtes de konjac qui ont certes un IG de 0 mais qui n’apportent aucun nutriment et provoquent bien des soucis intestinaux.
Quand mon éditrice m’a proposé de me pencher sur le sujet, j’ai trouvé qu’il était intéressant à traiter afin de rester dans la logique d’une alimentation BiO et saine. Et pour démêler le vrai du faux, j’ai pris conseil auprès de spécialistes en nutrition qui ont bien voulu apporter leur expertise dans ce livre.

Cette approche vous a-t-elle conduite à revisiter votre vision nutritionnelle inhérente à votre formation liée à la démarche du Dr Seignalet et à sa préconisation de l’alimentation hypotoxique ?

En effet, comme j’essaie de proposer des recettes le plus souvent possible compatibles avec l’alimentation hypotoxique du Dr Seignalet, elles sont sans laitages et souvent sans gluten ni céréales mutées. La revisite de cette approche nutritionnelle s’est donc orientée vers une sélection plus resserrée de farines sans gluten, à la fois faciles à trouver et à IG bas. J’utilise plus souvent la farine de sarrasin et la farine de pois chiches, par exemple.

Au début du « sans gluten », on cherchait à reproduire l’équivalent des recettes à la farine de blé blanche. L’alternative était alors principalement la farine de riz demi-complet (ou de maïs dans l’industrie alimentaire). Mais pour compenser l’IG de la farine de riz demi-complet ou complet dans mes recettes de gâteaux sans gluten, je m’appuyais sur des associations protéines – lipides en intégrant des œufs et de la poudre d’amande, par exemple, et je n’utilisais jamais d’amidon de pomme de terre (IG élevé). Dans ce livre, j’ai obtenu de bons résultats que ce soit pour réaliser un cake au chocolat ou une génoise avec la farine de sarrasin ou une pâte à tarte avec la farine de pois chiches.

Quel angle nouveau la question de l’Index Glycémique bas donne-t-elle à vos recettes ?  

Ma cuisine végétarienne permet une alimentation équilibrée, riche en fibres et en bons gras, sans aucun produits ultra-transformés, ce qui est déjà la base essentielle d’une alimentation à IG bas.

Pour approfondir la notion d’IG bas, l’angle nouveau a surtout consisté à montrer qu’il pouvait être judicieux d’ajuster quelques habitudes culinaires :
- ne pas se focaliser sur un seul ingrédient, toujours penser à l’ensemble du repas, à la façon dont les aliments vont se combiner entre eux. L'index glycémique est calculé pour chaque aliment, consommé seul, c’est-à-dire sorti du cadre d’un repas. Or, lors d’un repas formé de plusieurs préparations, la digestion des sucres et amidons s’en trouve modifiée. Dans les assiettes composées de ce livre, j’ai voulu montrer comment on pouvait justement combiner les aliments entre eux. Par exemple, dans la composition Riz à la coco râpée, dhal de lentilles corail au lait de coco et chiffonnade de légumes verts, l’IG du riz basmati demi-complet est abaissé grâce à l’apport de gras de la noix de coco et à l’apport en fibres de la légumineuse et des légumes.
- débuter le repas par des fibres (salade ou crudité) et des lipides (l’huile de la sauce ou des noisettes concassées dans les crudités). Dans ce livre, j’ai remis en avant mes préparations façon « gomasio » à base d’oléagineux qui permettent d’agrémenter les salades ainsi que mes recettes de sauces végétales à base de tofu soyeux ou d’amande. Elles ont toute leur place dans l’assiette à IG bas !
- éviter de manger un gâteau en dehors des repas, si on a envie d’une douceur, il vaut mieux la déguster en dessert. En effet, lorsque le sucré est consommé en fin de repas, il provoque moins de pic de glycémie grâce aux autres aliments du repas contenant des fibres, des protéines et des graisses qui vont ralentir le passage du sucre dans le sang. Les gourmandises de ce livre sont à base d’ingrédients et de fruits à IG bas, j’ai fait des fonds de tartelettes en pâte d’oléagineux, utilisé de la cannelle et de la farine de sarrasin dans un mousseux au chocolat, du psyllium dans un coulis de fruits ou une panna cotta, du sirop de fleur de coco ou de yacon pour les nappages en faux caramel.
Comment en êtes-vous arrivée à vous intéresser à la question de l’Index Glycémique ?
J’ai toujours eu à cœur de développer des recettes qui vont dans le sens de la santé et je suis souvent  sollicitée par mes lecteurs qui se questionnent sur tel ou tel régime, un nouvel ingrédient ou une nouvelle information nutritionnelle !
Je n’avais encore jamais consacré un ouvrage à l’alimentation à IG bas car j’étais assez perplexe devant la circulation de différentes tables d’information sur l’IG des aliments, certaines prenant comme base de calcul le glucose (en France), d’autres le pain de mie blanc (aux États-Unis). Le référentiel n’est pas forcément le même d’un tableau à un autre, selon la qualité des aliments testés. Certains tableaux vont même à l’encontre des règles de base d’une alimentation saine. Que dire d’une pâte à tartiner industrielle qui se trouve classée dans la colonne à IG bas parce que le gras qu’elle contient diminue la vitesse d’absorption du sucre ou que certains fruits sont à bannir parce que classés dans la colonne à IG haut alors qu’ils ont une charge glycémique (CG) basse qui relativise le tout ?
Écrire sur la cuisine « sans gluten » m’avait déjà interpellée sur le sujet des glucides et des index glycémiques mais j’ai toujours cherché à conserver la naturalité compatible avec les principes que j’applique dans ma cuisine BiO plutôt que l’innovation industrielle. Car si les recettes à IG bas sont à la mode depuis quelques années dans les revues comme dans les livres de cuisine, il n’est pas rare que les solutions proposées consistent à utiliser des sucres transformés comme l’érythritol, simplement pour continuer à manger comme d’habitude ou à ingurgiter des pâtes de konjac qui ont certes un IG de 0 mais qui n’apportent aucun nutriment et provoquent bien des soucis intestinaux.
Quand mon éditrice m’a proposé de me pencher sur le sujet, j’ai trouvé qu’il était intéressant à traiter afin de rester dans la logique d’une alimentation BiO et saine. Et pour démêler le vrai du faux, j’ai pris conseil auprès de spécialistes en nutrition qui ont bien voulu apporter leur expertise dans ce livre.

Cette approche vous a-t-elle conduite à revisiter votre vision nutritionnelle inhérente à votre formation liée à la démarche du Dr Seignalet et à sa préconisation de l’alimentation hypotoxique ?

En effet, comme j’essaie de proposer des recettes le plus souvent possible compatibles avec l’alimentation hypotoxique du Dr Seignalet, elles sont sans laitages et souvent sans gluten ni céréales mutées. La revisite de cette approche nutritionnelle s’est donc orientée vers une sélection plus resserrée de farines sans gluten, à la fois faciles à trouver et à IG bas. J’utilise plus souvent la farine de sarrasin et la farine de pois chiches, par exemple.

Au début du « sans gluten », on cherchait à reproduire l’équivalent des recettes à la farine de blé blanche. L’alternative était alors principalement la farine de riz demi-complet (ou de maïs dans l’industrie alimentaire). Mais pour compenser l’IG de la farine de riz demi-complet ou complet dans mes recettes de gâteaux sans gluten, je m’appuyais sur des associations protéines – lipides en intégrant des œufs et de la poudre d’amande, par exemple, et je n’utilisais jamais d’amidon de pomme de terre (IG élevé). Dans ce livre, j’ai obtenu de bons résultats que ce soit pour réaliser un cake au chocolat ou une génoise avec la farine de sarrasin ou une pâte à tarte avec la farine de pois chiches.

Quel angle nouveau la question de l’Index Glycémique bas donne-t-elle à vos recettes ?  

Ma cuisine végétarienne permet une alimentation équilibrée, riche en fibres et en bons gras, sans aucun produits ultra-transformés, ce qui est déjà la base essentielle d’une alimentation à IG bas.

Pour approfondir la notion d’IG bas, l’angle nouveau a surtout consisté à montrer qu’il pouvait être judicieux d’ajuster quelques habitudes culinaires :
- ne pas se focaliser sur un seul ingrédient, toujours penser à l’ensemble du repas, à la façon dont les aliments vont se combiner entre eux. L'index glycémique est calculé pour chaque aliment, consommé seul, c’est-à-dire sorti du cadre d’un repas. Or, lors d’un repas formé de plusieurs préparations, la digestion des sucres et amidons s’en trouve modifiée. Dans les assiettes composées de ce livre, j’ai voulu montrer comment on pouvait justement combiner les aliments entre eux. Par exemple, dans la composition Riz à la coco râpée, dhal de lentilles corail au lait de coco et chiffonnade de légumes verts, l’IG du riz basmati demi-complet est abaissé grâce à l’apport de gras de la noix de coco et à l’apport en fibres de la légumineuse et des légumes.
- débuter le repas par des fibres (salade ou crudité) et des lipides (l’huile de la sauce ou des noisettes concassées dans les crudités). Dans ce livre, j’ai remis en avant mes préparations façon « gomasio » à base d’oléagineux qui permettent d’agrémenter les salades ainsi que mes recettes de sauces végétales à base de tofu soyeux ou d’amande. Elles ont toute leur place dans l’assiette à IG bas !
- éviter de manger un gâteau en dehors des repas, si on a envie d’une douceur, il vaut mieux la déguster en dessert. En effet, lorsque le sucré est consommé en fin de repas, il provoque moins de pic de glycémie grâce aux autres aliments du repas contenant des fibres, des protéines et des graisses qui vont ralentir le passage du sucre dans le sang. Les gourmandises de ce livre sont à base d’ingrédients et de fruits à IG bas, j’ai fait des fonds de tartelettes en pâte d’oléagineux, utilisé de la cannelle et de la farine de sarrasin dans un mousseux au chocolat, du psyllium dans un coulis de fruits ou une panna cotta, du sirop de fleur de coco ou de yacon pour les nappages en faux caramel.
Quels sont les seuils d’Index Glycémique ?
Avec Hélène Lemaire, diététicienne, nous avons recoupé plusieurs sources pour établir le tableau des IG pour ce livre et nous nous sommes appuyées, par exemple, sur la mise à jour des valeurs des tableaux d’index glycémiques par l’équipe du Pr Jennie Brand Muller, spécialisée en nutrition (université de Sidney en 2021).
Un index glycémique bas est inférieur à 55, un index glycémique est estimé moyen entre 56 et 69 et un index glycémique est jugé élevé lorsqu’il est supérieur à 70.
Une nuance est à apporter sur certains ingrédients, notamment les sucres : le fructose* a un IG bas de 10 et le xylitol* un IG bas de 7, cela ne veut pas dire que ce sont des sucres à privilégier, bien au contraire, je ne les ai pas utilisés dans ce livre, préférant jouer sur les bonnes associations d’une recette (protéines + oléagineux + farine à IG bas) et choisir un sucre réellement naturel : un petit peu de sucre de fleur de coco (IG 30) ou du miel d’acacia (IG 35). Dans mon livre, le tableau classe uniquement les aliments pour lesquels l’IG est le plus juste car il en circule des plus farfelus et l’aide d’une diététicienne m’a été très utile pour décortiquer la composition nutritionnelle et vérifier l’exactitude des données. Un gros chapitre sur tous les produits sucrants permet à chacun de se faire une idée et de choisir en fonction de la rigueur avec laquelle on souhaite mettre en place cette méthode.(*le fructose et le xylitol sont tous les deux des sucres industriels)
Quels aliments recommandez-vous particulièrement au regard de leur influence sur l’index glycémique d’un repas ?
On a beaucoup parlé du vinaigre de cidre, particulièrement mis en avant par Jessie Inchauspé dans son livre « Faites votre glucose révolution » qui préconise de précéder le repas principal d’un verre d’eau additionné d’une cuillerée à soupe ou à café (selon sa sensibilité) de vinaigre de cidre.
En effet, lorsqu’il est fabriqué avec des pommes issues de l’agriculture biologique ou biodynamique, le vinaigre de cidre, authentique et artisanal - avec la mère – non filtré, non pasteurisé, non chauffé est doté de certains bienfaits. Il agit comme prébiotique en « nourrissant » la bonne flore intestinale. Il contient de l’acide acétique qui facilite la digestion en favorisant la dégradation des protéines et des graisses. Les études actuelles suggèrent que lorsqu’il est consommé avant un repas, il agit aussi sur le mécanisme de la glycémie et de l’insuline en réduisant leur taux.
Il y a d’autres éléments qui participent à la régulation de la glycémie. C’est le cas des fibres solubles que l’on peut trouver dans les légumes, les légumineuses, l’avoine, le sarrasin, les oléagineux, le psyllium… et du chrome, un oligo-élément qui se trouve notamment dans les noix du Brésil, champignons, tomate, brocoli, jaune d’œuf… Des études ont également montré l’intérêt de la cannelle, du gingembre et de l’ail dans la gestion du sucre par l’organisme.
Avez-vous noté des changements durables de votre santé depuis que vous appliquez cette notion d’Index Glycémique bas ?
À titre personnel, je me place plutôt dans une position de prévention. Réguler le taux de glucose dans le sang grâce à une bonne alimentation est primordial dans la prévention des maladies car les pics d’hyperglycémie engendrent ce que l’on appelle le phénomène de glycation (la fameuse réaction de Maillard ou pour simplifier, l’effet de caramélisation !), un facteur de vieillissement irréversible (personne n’a envie de se caraméliser, n’est-ce pas ?).
Je suis donc plus attentive notamment à la composition de mes petits déjeuners, en les organisant comme un repas, pour commencer par du salé et terminer (éventuellement) par du sucré. Par rapport à mon métier, j’essaie de mieux structurer mes phases de création, quand je suis en train de mettre au point un dessert, je m’organise pour goûter mes tests après un repas au lieu de passer une matinée à pâtisser et à goûter au fur et à mesure ! J’ai pris ces nouvelles habitudes au moment de la ménopause. J’ai l’impression que cela me permet d’être toujours très active et efficace tout au long de mes journées.

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© Emmanuelle Le Grand