- "Cuisine indienne vegan"
Les recettes de Natasha & Yasmine Tourabi
- CHOISIR, TOUJOURS
Plus violent que le climat actuel, difficile de l’imaginer en temps de paix comme celle que nous serions en train de vivre ! La guerre est partout. Dans la désinformation en continu, dans les déclarations ineptes de nos supposés responsables politiques, dans le mépris de classe qui sévit dans tous les domaines du champ social. Partout. Qu’est-ce que ce serait si c’était la guerre que d’aucuns appellent de leurs vœux pour combler le gouffre d’incompétence et de désinvolture qui a conduit notre société à piétiner sans ciller ses valeurs morales jusqu’à éteindre une à une ses lumières séculaires. Alors que le dérèglement du climat ne concerne visiblement pas que les ressources naturelles, que faire, sur le plan individuel, pour s’y retrouver quand on se sent investi, engagé, en faveur de la protection de la planète et d’une équité concrète entre ses habitants ? D’un respect du vivant, humain et non humain ? Comment se situer quand des dirigeants majeurs (?), sujets aux bouffées délirantes chroniques, sabrent furieusement toute expression de la culture, du soin, de l’altérité ? De la vie. Comment ? En cultivant notre jardin, envers et contre tout. Il le mérite, et nous le méritons. C’est un combat. Parce que les oiseaux chantent encore, parce que les fleurs renaissent sur les arbres, célébrons la nature qui n’attend que notre attention, la poésie qui nous appelle au cœur de sa puissance rédemptrice, la littérature qui nous embarque loin des rivages asséchés d’une réalité assénée, l’amour qui nous fait sourire et chérir, la musique qui fait danser notre désir, l’attente de notre chien qui respire sa reconnaissance éperdue… Notre jardin quotidien, tout cela à la fois, sublime nos craintes, nos replis intérieurs, l’enfance en nous, bafouée dans sa plus pure innocence. Vivre, c’est choisir. Et nous décidons de choisir, y compris et surtout dans ce chaos assourdissant. En ville comme à la campagne, choisir le retour des myosotis, l’élan des bourgeons de lilas, les pirouettes des mésanges à tête noire. Choisir encore et toujours d’aimer sans compter, le temps d’être libre et d’enchanter chaleureusement notre liberté au son des battements de notre conscience ailée qui se plaît à porter la joie, telle un signe de résistance. Notre flamme à l’âme.
Coline Enlart, Rédactrice en chef